Auteur/organisation : Terra Nova
Sous-onglet : Finances / Rapports
Résumé :
Contraint de réduire son déficit, l’État regarde du côté des collectivités territoriales et considère les sommes qu’il leur verse comme une variable d’ajustement possible. Ainsi, leur contribution à hauteur de 5,3 milliards d’euros, sur les 43,8 milliards d’économies recherchées pour l’ensemble des finances publiques dans le cadre de la prochaine loi de finances, était annoncée mi-2025, avant la chute du gouvernement Bayrou.
Désunies, incapables de faire bloc, les collectivités peinent à trouver une stratégie pour négocier des marges de manœuvre et préserver leurs moyens de financement.
Si le propos de Claire Delpech, auteure de cette note pour le think tank Terra Nova, n’est pas de remettre en cause cette participation, elle ne peut que déplorer la méthode employée par le gouvernement, car elle aura pour effet de nuire à l’investissement local et de remettre à plus tard le débat sur le rôle que chaque acteur public local et national doit jouer pour assurer l’avenir du pays.
Alors que de nouvelles échéances locales se présentent en mars 2026 et que les collectivités sont appelées à s’impliquer encore plus dans des défis sociaux et environnementaux, il est grand temps de changer de méthode.
Partant d’une première note publiée fin 2025 faisant le constat des relations dégradées notamment sur le plan financier entre l’État et les collectivités, Claire Delpech approfondit l’analyse en proposant d’ouvrir plusieurs chantiers pour sortir de l’impasse et remédier à une situation de défiance réciproque.
Au cœur de ces chantiers, une question cruciale : la nécessaire refondation d’un cadre de dialogue et d’échanges entre l’État et les collectivités.
Les instances actuelles, dans leurs formes variables et multiples, répondent dans l’ensemble à une logique descendante et ne permettent pas un nécessaire dialogue équilibré et informé sur la maîtrise des dépenses ni une véritable stratégie d’investissement public et de réponse aux attentes de la population. La mise en place d’un espace de débat équitable, et apaisé, entre l’État et les collectivités constitue pourtant un passage obligé et un enjeu majeur pour l’avenir des services publics tant locaux que nationaux.
C’est à ce titre que les collectivités pourront participer, en tant que partenaires et non plus en sous-traitantes des décisions de l’État, aux finalités qui engagent la dépense publique.
